Jardin Expérimental

L’archéologie expérimentale ?

Bénévole de la Société de Recherches Archéologique de l'Alsace Bossue en pleine confection du four à pain antique

Considérée comme une jeune science, cette discipline est une sous-branche de l’archéologie. Son principe est d’utiliser l’expérimentation pour valider les théories émises par les archéologues. Souvent utilisée en complément aux fouilles archéologiques, elle permet d’apporter une mise en contexte précise servant à affirmer ou infirmer certaines hypothèses. L’archéologie expérimentale peut prendre diverses formes. Par exemple, les archéologues peuvent travailler à fabriquer des pots en céramique selon les méthodes de l’époque afin de vérifier si leurs recherches sur la chaîne opératoire sont justes. Au Gurtelbach, il y a deux projets d’archéologie expérimentale : le premier se concentre autour de la création d’un jardin des saveurs antiques pour étudier les cultures et l’alimentation de nos ancêtres ; le second, en lien avec le premier, vise à confectionner un four à pain gallo-romain au plus proche possible de ce qu’il aurait pu être à l’époque.

Un jardin antique pour retrouver des saveurs oubliées

Groupe scolaire au Jardin Expérimental du Gurtelbach, au CIP La Villa, musée d'archéologie de Dehlingen

Au cours des fouilles de la villa du Gurtelbach, on découvre qu’un incendie a fait rage dans un lieu de stockage au IIIe siècle. Les graines qui s’y trouvaient ont été calcinées, leur offrant ainsi un bon état de conservation. Après analyse, elles ont pu être identifiées. Suite à cette découverte, la Société de Recherche Archéologique de l’Alsace Bossue (SRAAB) a créé un jardin expérimental recensant les espèces cultivées dans la région à l’époque gallo-romaine

Paul NÜSSLEIN, Président de la Société de Recherche Archéologiques de l'Alsace Bossue, au jardin expérimental du Gurtelbach du CIP La Villa, musée archéologique de Drulingen

En saison, ce jardin présente une quinzaine de parcelles où sont cultivées des plantes ressemblant à celles d’il y a deux mille ans, à l’époque gallo-romaine. Entre autre, on retrouve des céréales (millet, orge, épeautre…), des légumineuses, des plantes aromatiques (comme du romarin ou de la menthe) et des plantes médicinales (ainsi que d’autres un peu plus dangereuses). Les parcelles sont organisées comme elles auraient pu l’être à l’antiquité. Aux abords du jardin se trouve une butte composée de remblais issus des fouilles. Ce monticule a été aménagé pour accueillir plusieurs variétés de fleurs et de rosiers anciens. Cet espace est encerclé par une haie coupe-vent composée d’arbustes divers tels le noisetier, l’érable champêtre, le prunellier, l’aubépine, le néflier, le mûrier, le merisier. Sur le site, l’entretien et les fauches se font le plus tard possible dans la saison afin que la flore sauvage ait le temps de se développer et que les visiteurs du jardin puissent profiter de cet écrin de nature.
La Villa élabore des projets en partenariat avec la Grange aux Paysages autour des nombreuses richesses de ce jardin.

Le visiteur se retrouve face à un voyage sensoriel et gourmand autour de saveurs antiques, une expérience à ne pas manquer !